Retour sur une jeunesse, Les gamins de Saint-Nazaire

Retour sur la séance, les gamins de SAINT-NAZAIRE au cinéma ‘Le Cinénova’ à Savenay (Loire-Atlantique)
Les gamins de SAINT-NAZAIRE
Bien accueillis par la directrice du cinénova le 9 mai 2025, la projection du film documentaire Les gamins de SAINT-NAZAIRE s’est déroulée, en présence d’une cinquantaine de personnes et de Madame Pascale Florio, déléguée à la culture de la municipalité.

Intérêts soutenus , non sans émotion parfois devant certains témoignages, le public a participé activement aux débats. De ces questionnements, il en est ressorti principalement les éléments suivants :

- selon l’implantation des bungalows dans les différents quartiers, le confort n’était pas le même allant du minimum de confort à Cran neuf ( logements difficiles à chauffer l’hiver avec de la glace sur les vitres non isolées, et 5 enfants dans la chambre au plus aisé, avec eau, sanitaires à l’intérieur, et pièces relativement spacieuses à Sautron.
- si les témoignages se sont montrés constructifs et positifs au regard des conditions de vie difficiles et rustiques, il n’en n’a pas toujours été de même pour certains ‘empochés’, que le film ne relate pas. En effet faute de témoins non connus, et aussi en raison du format habituel des documentaires limités à 52 minutes pour la diffusion via le visa C.N.C. Mais c’est aussi pour ces raisons que la période a été limitée de 1944 à 1962 et que tous les sujets n’ont pas pu être évoqués (conditions d’évacuation des empochés par la Croix Rouge, exactions sur les collabos et notamment sur les femmes, conditions de retour des empochés, rôle des syndicats… ou encore la guerre d’Algérie avec les atrocités commises de part et d’autre…).

- Des témoignages spontanés ont également enrichis les apports du film documentaire les gamins de SAINT-NAZAIRE. Avec le récit d’un père relaté par son fils Christophe Richard de Limerzel, prisonnier de guerre. Celui ci a réussi à s’évader à sa deuxième tentative depuis la Poméranie à 900 km, avec seulement 25 cl d’eau par jour pendant 5 jours. Et de plus il n’a pas trop souffert de faim parce qu’il mangeait de la viande de cheval, alors que les allemands n’en mangeaient pas, ou encore d’un de ses camarades Michel Martinez, catholique pratiquant, qui s’est engagé aux côtés des républicains espagnols, surnommé ‘le roi de l’évasion‘. Ce dernier s’est évadé à 5 reprises grâce à son expérience chez les scouts en apprenant à crocheter les serrures. D’autres témoignages ont également été rapportés par Bruno Cidère sur les récits de son père, qui a pris le maquis de Saffré pour ne pas être enrôlé pour le S.T.O. à 19 ans, surnommé ‘barbe en soie‘, ou de son beau père prisonnier de guerre et envoyé en Allemagne et en Silésie, via le camp de transit à Savenay. Mais aussi une spectatrice qui a relaté l’expérience de ses parents, en accueillant spontanément des nazairiens fuyant les bombardements, et offrant leur chambre, alors qu’eux dormaient à même le sol sur des couvertures.
- un membre de ‘l’association des Amis du camp de Savenay’ relate un travail en cours sur la poche de Saint Nazaire depuis 2 ans avec plusieurs autres communes, et que la ville de Saint Nazaire n’a pas souhaité ou pu s’associer ?

Enfin Jackez l’Héritier, à l’initiative du documentaire Les gamins de SAINT-NAZAIRE, a précisé qu’il y a beaucoup d’historiens qui écrivent des livres d’histoire mais souligne, l’importance de la transmission orale de la mémoire populaire, par des personnes qui ont vécu cette période.
Par ailleurs, si nous n’avons obtenu aucun financement pour accompagner notre démarche, cela a aussi pu garantir l’indépendance sur l’intégrité des témoignages recueillis, en espérant que des dons viendront compléter le budget, actuellement déficitaire de manière conséquente.
