Les gamins de Saint-Nazaire ravivent la mémoire au Croisic et à Pontchâteau

Retour sur la séance du film ’les gamins de Saint Nazaire’ au Croisic
La municipalité croisicaise a réussi son challenge, en offrant à ses administrés l’accès gratuit, pour commémorer le 80eme anniversaire de la libération de la poche de Saint Nazaire. Une salle comble avec près de 190 personnes, à la salle Jeanne d’Arc du Croisic le 8 mai 2025 à 18h30, représenté par l’adjoint à la culture de la municipalité, pour assister à la projection du film documentaire ‘les Gamins de Saint Nazaire’.
Public très attentif et beaucoup d’émotion exprimée et partagée sur les témoignages enregistrés et le débat qui s’en est suivi.
Il en est ressorti les interventions suivantes:
Une Rémoise a fait part de son souvenir de la ville de Reims, qui a également été bombardée et détruite pendant la première guerre mondiale où 3 enfants ont été tués pour avoir joué dans les ruines. Elle a tenu à remercier particulièrement les canadiens, qui ont apportés des bungalows très utiles pour reloger les habitants sinistrés.

Une spectatrice arrivée à Saint Nazaire en 1952 avec son mari qui a été embauché comme dessinateur aux chantiers navals, se souvient des ouvriers marocains et algériens, travaillant à la reconstruction
Un homme né en 1941 a vécu à Villes-Martin à côté d’une batterie de DCA allemande était effrayé ainsi que sa famille et les voisins. Il a effectué son service militaire plus tard, ’comme soldat armé en Algérie pour tirer’. A ce propos, Jackez l’Héritier a rappelé qu’il a connu de nombreux anciens appelés qui sont revenus marqués et traumatisés, sombrant parfois dans une forme dépressive ou d’alcoolisation, en ne disant rien à leurs épouses ni à leurs familles, de ce qu’ils avaient vécu… ce que confirme Alain David qui a également fait le parallèle entre le vécu des jeunes qu’ils étaient pendant le conflit de 39/45, et qui ont été appelés et engagés à 19/20 ans ou plus dans ce conflit franco-algérien, auxquels ils se sentaient étrangers et pourtant obligés de se battre contre des personnes qu’ils ne connaissaient pas.
A la sortie une femme nazairenne à l’époque, n’a pas pu intervenir compte tenu de sa grande émotion devant les témoignages, qui lui ont rappelé une époque douloureuse pour elle, comme de nombreuses autres personnes présentes.
Enfin plusieurs personnes de la Turballe (44), ont été accueillis sur la commune croisicaise au moment du bouclage de la poche, et sont restés sur la commune et ont même pour certaines d’entre elles, fait souche en y restant.
Des applaudissements nourris ont clos cette soirée qui restera gravée dans beaucoup de mémoires du public
Poche de saint nazaire: retour sur la séance de Pontchâteau
Le 8 mai 2025 a eu lieu la projection du film documentaire ‘les gamins de Saint Nazaire’ au cinéma, ‘la bobine‘ à Pontchateau. . Spectateurs et spectatrices très à l’écoute, ont tenu à apporter leur propres souvenirs et vécus de cette période de la guerre.
Une d’entre elles, se rappelle des bols de lait de Mendes-France qui étaient distribués 1 à 2 fois par semaine pour fournir du calcium favorable à la santé des enfants et pouvant souffrir de malnutrition; de même elle a connu des classes dans les wagons apportés par les américains et se souvient de son institutrice Mme Sorin.

Un autre personne présente, née en 40 à Saint Nazaire, s’est réfugiée avec ses parents au Pouliguen, à la suite de la maternité qui avait été bombardée . Elle se souvient aussi que sa famille s’abritait sous la base des sous- marins, pour se mettre à l’abri des bombardements.
Jackez l’Héritier à l’initiative du film ‘Les Gamins de SAINT-NAZAIRE’ se rappelle de l’importance des centres aérés, des colonies de vacances ainsi et des loisirs pour les enfants. C’est là qu’il a découvert le dentifrice et que le enfants ne changeaient pas de sous-vêtements tous les jours. Il souligne que c’est grâce à ce dispositif que des jeunes nazairiens ont pu découvrir d’autres régions françaises comme par exemple la montagne et inversement la mer pour les enfants de la montagne et regrette la disparition des centres de vacances.
Un spectateur se souvient des rivalités de bande entre les gamins de Savine et ceux d’Herbins, que Jackez confirme, c’était un peu la guerre des boutons avec des frondes et des bals organisés chaque semaine à la salle d’Herbins où à la mutualité, qui étaient parfois ‘chauds’. D’ailleurs, il précise qu’à l’époque les quakers protestants étaient très présents à Herbins.
Une autre personne se souvient d’une de ses institutrices Mme Arobéo, comme Jackez de Mr Le Dréan, un homme exceptionnel et admirable. Il tenait une classe de 45 élèves avec 3 niveaux ainsi que les fameuses séances collectives de gymnastique le ‘lendit’.
Un autre spectateur dit avoir connu le camp de la Panthère, proche du vélodrome.
Enfin Jackez informe qu’il reste encore un bungalow vers la fontaine Thuaud, et qu’il avait souhaité sa restauration comme souvenir et patrimoine historique de la ville, lorsqu’il était élu. A l’époque et refusé par le conseil municipal.
La séance s’est terminée par des applaudissements soutenus, pour la qualité du film et des apports complémentaires apportés.
