Les Gamins de Saint-Nazaire au cinéma de Campbon 44.

A la suite de la diffusion du film documentaire ‘LES GAMINS DE SAINT-NAZAIRE’, un long débat a permis de redécouvrir ou de se remémorer les conditions de vie de ces témoins revenus dans leur ville, après la reddition des allemands empochés le 11 mai 1945. Il en est ressorti des espoirs, des réussites mais aussi des interrogations quant à l’avenir de la jeunesse, au regard des conflits ou tensions internationales. Autres suggestions parmi l’assistance : ne serait-il pas possible de poursuivre ce travail en poursuivant les récits avec d’autres témoins, au-delà de la cité nazairienne, la brière, la Métropole Nantaise, ou cette information concernant des nazairiens réfugiés sur la commune de Campbon, qui y sont restés en faisant souche ?.

Des applaudissements nourris ont clos le débat aux environs de 23 h, avec des remerciements chaleureux du public envers les représentants du ‘vieux Saint Nazaire‘ et du Musée Art et Patrimoine de Saint-Nazaire (Jackez l’Héritier et son amie Jocelyne, Christophe Richard et Bruno Cidère).
Échos du film
A été abordés la place et le rôle des américains pendant la poche et après la libération, dont le port aconstitué un rôle déterminant et stratégique. La facilité d’accès au port, l’infrastructure routière sur la région, l’énorme capacité de stockage de matériel, de véhicules de transport, d’engins de génie civil, d’approvisionnement de toutes sortes (médical, nourriture etc ), a facilité l’arrivée et le stationnement des troupes américaines. La vie de la cité nazairienne s’est transformée progressivement et modifiée ses us et coutumes , développant une économie devenue exsangue durant la guerre mais aussi développement culturel avec le jazz, le rock… Les nazairiennes qui ont fait souche avec les soldats américains , n’ont pas connu le même sort que celles qui se sont unies avec les soldats allemands, avec ou sans enfants. Il est souhaité de quelques spectateurs, un zoom conséquent sur leur présence et les effets qui en ont découlé sur la ville.
Par ailleurs a été évoqué également différents thèmes sur la vie des réfugiés et leurs conditions de vie (leur accueil dans les cités avoisinantes, leur retour, leur relogement, les tickets de rationnement jusqu’en 1955…), mais aussi les répercussions psychologiques avec la guerre d’Algérie, le S.T.O. pour les prisonniers de guerre et les civils requis en Allemagne…A noter une anecdote vécue par Pierre Chauveau, prisonnier de guerre, qui s’est retrouvé après avoir transité du camp des prisonniers à Savenay, en S.T.O. à Brunswick puis en Silésie en Allemagne : 12 heures de travail par jour, quelques que soientles conditions métrologiques ( de +30 ° à -30 °). Or les prisonniers français ont fait leur première grève ‘sur le tas’, après que leurs gardiens n’aient pas tenu leur engagement d’une soupe supplémentaire pour le travail à finir au-delà du temps habituel. les contremaîtres les remplacèrent et la semaine suivante ‘la récompense était là’…mais que pour les seuls français qui avaient fait grève et pas pour les autres prisonniers de nationalité étrangère, ou encore les conditions d’hygiène bien supérieures en Allemagne, avec les chasses d’eau avec cuvette.
En terme de perspectives, par devoir de mémoire et aussi pour équilibrer le budget déficitaire, desrecherches vont être entreprises pour valoriser le film au-delà de notre département ( Lorient, Paris…), voire concourir auprès de différents festivals historiques, ou encore, le projeter auprès des établissements scolaires et maisons de retraite et peut-être même, rassembler les villes martyres sur Saint-Nazaire, selon nos possibilités. Une salve d’applaudissements de la part des spectateurs et spectatrices très attentionnés a clos le débat.
