Poche de Saint-Nazaire, 1944 : « le choix d’un homme, le chemin de la résistance »
Le Capitaine ETIENNE à gauche et le Commandant COCHÉ deuxième à partir de la droite
Un combattant devenu résistant…hors du commun.
Charles Edouard, directeur d’une école sur la commune de Belligné (44), avant le conflit, était officier de réserve d’infanterie avec des aptitudes réelles pour le service de renseignements. Il fut appelé à rejoindre l’armée française, au regard de sa classe d’âge de 40.
Il fut fait prisonnier en 41 et s’évada de son camp de prisonnier en Allemagne, avec un de ses camarades de ‘l’Intelligence Service’ britannique. De cette évasion en territoire ennemi, il gardera des liens indéfectibles, déterminant par la suite, des actes de bravoure dans le cadre des différentes missions qui lui ont été assignées. il prit le nom d’emprunt d’Etienne.
Parmi ses nombreuses missions dans la cadre du réseau de ‘Résistance libération Nord’‘, il fut chargé de créer un service de renseignements sur l’arrondissement d’Ancenis et ses alentours. Ancenis était considéré par l’état major allié, comme un carrefour stratégique entre la Loire Inférieure, le Maine et Loire et la Bretagne.
Parmi les nombreux exploits qui lui valurent une reconnaissance avec de nombreuses distinctions militaires :
La destruction sur les renseignements de son équipe, de 54 ‘chars tigre’ de la division ‘Das Reich‘ et 1940 ‘messerchmitt’, sur Ancenis (44), via l’escadrille anglo-franco-canadienne équipée d’appareils ‘lighting’ ( hi-queues).
Avec le soutien de l’équipe ‘Jetburg’ et du réseau ‘Résistance de Fer‘ : la destruction d’une trentaine de trains, le sabotage de voies ferrées pour ralentir l’acheminement des renforts allemands vers la Bretagne, le détournement d’un convoi de munitions allemandes, permettant par la suite d’équiper un maquis, la libération de prisonniers politiques, retenus dans un bâtiment occupé par la ‘ gestapo ’ où il fut d’ailleurs blessé.
Dès l’ouverture des combats au grand jour, sur ordre de l’état major, il rejoignit en mars 44, le 1er bataillon de Marche de Loire Inférieure, sous la responsabilité du Commandant Coché et deviendra très rapidement son capitaine adjoint. Il assura parmi d’autres missions :
celle considérée comme la plus cruciale et périlleuse, consistant à participer pour empêcher les allemands de reprendre la ville de Nantes après l’avoir désertée, pour la piller et la mettre à feu et à sang, à la suite de l’hésitation des américains pour occuper la ville.
celle de coordonner la mise en place du front défensif de la forêt du Gavre à Redon, complétant définitivement le secteur nord de la poche de Saint Nazaire, dernier bastion allemand de l’Atlantique
celle de poursuivre une guerre d’usure dans les marais de la Brière et les forêts autour de la poche.
Nota Bene :
Les équipes ‘Jetburgh’ avaient été créées par les alliés ( britanniques, américains et français ), composées de petites unités parachutées derrière les lignes allemandes, de l’ordre de 3 à 4 hommes chargés d’organiser, d’encadrer les réseaux de résistance pour faciliter les actions de sabotage.
Le réseau ‘Résistance de Fer’ dépendait des cheminots résistants, qui sabotaient les liaisons ferroviaires et transmettaient, divers renseignements sur les convois allemands aux alliés.
Le réseau ’Résistance Libération Nord’ crée en 41 principalement par des membres de la ‘S.F.I.O.’ ( section française et internationale ouvrière ), était principalement implanté dans la zone occupée au nord de la France. Ses objectifs : lutter contre l’occupation allemande et le régime de Vichy, de préparer la libération de la France, de défendre les valeurs de la république et les idéaux socialistes démocratiques et syndicaux. Ce mouvement de résistance, fusionna avec ‘les Mouvements Unis de la Résistance’ en 43 et participa à la fondation du ‘Conseil National de Résistance’, à l’initiative de Jean Moulin, représentant le Général de Gaulle.
