Historique du Paquebot ‘Pasteur’

Musée Saint-Nazaire Paquebot le Pasteur

Marc

Rédacteur
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Son origine

Le SS Pasteur est un paquebot de ligne lancé le 15 février 1938 à Saint-Nazaire pour la Compagnie de Navigation Sud Atlantique. Il était destiné à la ligne d’Amérique du Sud. Construit par les chantiers de Penhoët, il fut à l’époque, une véritable vitrine de la qualité et du savoir-faire à la française. Ce navire fit l’objet d’une finition exemplaire pour apporter le plus de confort possible à ses passagers. Malheureusement tous ces apparats ne firent jamais le bonheur de riches voyageurs…

Quelques Chiffres

Dans sa version initiale de paquebot de luxe :

– Longueur : 212,6 mètres

– Largeur : 27,52 mètres

– Jauge brute : 29 253 tonneaux

– Tirant d’eau : 8,30 mètres

– Puissance : 60 000 CV

– Vitesse : 24 noeuds / 26,5 au maximum

750 passagers dans ce bâtiment, répartis de la façon suivante :

12 en cabine de luxe

275 en cabine de 1ère classe

126 en cabine de 2 nd classe

338 en cabine de 3 ème classe

Equipage : 382 hommes

Carrière militaire

Septembre 1939, le Pasteur est réquisitionné par le gouvernement français. Il est repeint en gris clair, est armé de canons de 90mm et de mitrailleuses antiaériennes. Commence alors sa nouvelle carrière de navire de guerre…

Il effectuera sous le drapeau tricolore une seule traversée de l’Atlantique, emmenant à son bord 213 tonnes d’or de la reserve de la Banque de France. Survient alors la capitulation française, le Pasteur est saisi par les anglais, il est alors transformé en “SEA MONSTER” (transports de troupes rapides et de grande capacité qui ne nécessitaient pas d’escorte pour la traversé de l’Atlantique)…

La seconde guerre mondiale se résumera en deux chiffres pour le Pasteur : 300 000 personnes transportées et 370 670 milles marins soit 687 000 kms !

En 1945 le Pasteur est restitué à la France, ses équipements particuliers et ces capacités opérationnelles conduisent les autorités à le conserver comme transport de troupes. Il effectue sa première rotation Marseille – Saïgon en octobre 1945, il emmène à son bord 4700 hommes et 500 membres d’équipage.

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Les trajets vers l’Indochine en quelques chiffres :

– 15 à 16 jours pour l’aller

– 2 à 7 jours pour le débarquement / embarquement des personnels et des matériels.

– 16 à 17 jours pour le retour

– 10 à 15 jours à Marseille pour la remise en condition du navire et de l’équipage

– 6 ponts attribués aux militaires

– Certains cantonnements pouvaient recevoir jusqu’à 250 hommes.

Le Pasteur a obtenu la Croix de guerre 1939 -1945 le 6 octobre 1947. Il effectua 81 rotations durant le conflit.

Il obtient également en 1952 la Croix de guerre des TOE

Epilogue

La carrière militaire du Pasteur ne s’arrêta pas en Indochine, il fut affecté au transport des troupes vers l’Algérie. Il participera notamment à l’évacuation de Port-Saïd le 22 décembre 1956 avec 2822 militaires à bord.

Le 26 janvier 1957, il est définitivement remis à son armateur lequel, ne sachant qu’en faire, le restitua à la Marine Marchande. Il fut alors envisagé de l’affecter après transformations à la ligne de l’Atlantique Nord.

Cependant a cette époque du côté de Pen-Hoët, des négociations sont en cours pour la construction d’un “certain”… paquebot France ! Ce nouveau projet va précipiter la vente du Pasteur au groupe allemand Norddeutscher Lloyd (NDL), il subit alors de nombreuses transformations et devient le Bremen.

Le Brement transporta entre 1959 et 1971 près de 360 000 passagers qui purent alors jouir pleinement du luxe de ses installations. Il est revendu en 1971 à un armateur grec qui le baptise Regina Magna, il navigue alors près de l’Australie.

En 1976 il devient le Saudi Phil, hôtel flottant qui accueille 5000 travailleurs philippins. L’année 1980 sonna la fin de carrière du navire qui, destiné à la démolition, coulera lors de son remorquage vers Taïwan le 9 juin 1980 sous le nom de Filipina Saudia 1.

Quelques citations

“Après l’embarquement c’était le désordre, des militaires qui couraient partout cherchant leur cantonnement, se trompant (…) Dans les grandes cales, chacun tentait de trouver le meilleur emplacement pour pendre son hamac, une place près d’un hublot était particulièrement convoitée…”

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“…(il) se coucha et coula en 50 secondes, dans l’Océan Indien ,(…) allant trouver un repos si mérité, dans la paix des profondeurs, et sur la route qu’il avait tant de fois fendue de son étrave…”

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